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Le Festival des Sciences et des Arts (Jeu de l’Oie) 2024: Corps à corps

Le Festival des Sciences et des Arts (Jeu de l’Oie) revient pour une 5ème édition. Porté par Aix Marseille Université et ses partenaires, plus nombreux chaque année (le Mucem, La Criée, l’APHM, le CNRS, l’IRD, le Théâtre Antoine Vitez, le 3 bis f centre d’arts contemporains, la Ville d’Aix-en-Provence et sa Biennale, la Ville de Marseille, le Département des Bouches-du-Rhône, l’Espace Éthique Paca Corse et l’Espace Éthique IDF, le Frac Sud – Cité de l’art contemporain, l’Université Gustave Eiffel, ARTE Campus, The Conversation, le 1Hebdo, France Bleu Provence), le Festival continue d’animer la rentrée universitaire, et innove cette année,  en proposant  une programmation toujours plus audacieuse et élargie sur le territoire. Du 19 au 21 septembre, à Aix-en-Provence et à Marseille, avec une ouverture à Aubagne le 18 septembre. C’est autour de la thématique interdisciplinaire du corps que le Festival souhaite rassembler une nouvelle fois les étudiants, des scientifiques universitaires, des artistes et tous les publics curieux de participer. 

Expérimenter et illustrer l’inter et la transdisciplinarité

Dans la lignée de la dynamique impulsée par la Mission Interdisciplinarité(s) d’Aix-Marseille Université et ses partenaires, cette nouvelle édition poursuit son cheminement vers davantage d’ouverture et de transversalité, afin d’inscrire pleinement l’Université au cœur de la Cité. 

Ainsi, la dernière édition du Festival, qui avait pour thème “Se nourrir en Méditerranée”, a su réunir plus de 3 000 participants au cours de deux journées et soirées au Mucem et à La Criée à Marseille, et transformer un format “festival” en une véritable démarche interdisciplinaire où les tables-rondes et conférences se sont mêlées à des ateliers participatifs, des concerts et même un grand pique-nique pour célébrer la convivialité méditerranéenne.

Une institution peut-elle être créative ? Peut-elle permettre de déjouer les codes installés par les mises en scène scientifiques habituelles ? Peut-on imaginer une « performance scientifique » ? C’est à ce jeu de recomposition et de mélange des genres que s’attache ce Festival initié en 2019. Parce que l’interdisciplinarité se fonde sur la rencontre et le dialogue, il rassemble et mêle toujours davantage les sciences et les arts dans une programmation originale et éclectique, coconstruite avec la communauté académique et nos partenaires, au plus proche des étudiants et ouverte au grand public. Ce Festival s’est positionné aujourd’hui comme le grand rendez-vous de rentrée universitaire sur le territoire.

La thématique 2024 : les corps, sujets et objets interdisciplinaires

Les corps sont devenus objets de sollicitation dans tous les domaines de notre quotidien, médicaux, sportifs, éducatifs, religieux, esthétiques ou politiques. Plus que jamais, les corps renseignent sur les formes de différenciation (vêtements, pilosité, tatouage), interrogent les limites juridiques de nos vies (euthanasie, clonage), questionnent les enjeux génétiques (ADN) ou les innovations technoscientifiques (IA, robotique, transhumanisme).

Intuitivement, on perçoit nos corps comme une évidence, une enveloppe palpable et sensible qui coïncide avec nos intimités. Mais loin de cette appréhension immédiate, les corps dévoilent des modèles culturels et des normes sociales du temps. A l’interface entre le biologique et le social, les corps sont devenus aujourd’hui les lieux d’affirmation essentiels des goûts, des plaisirs, des expressions artistiques ou performances sportives, comme des limites individuelles. Le Festival, en déclinant ce thème du “Corps-à-corps” propice au dialogue interdisciplinaire, interroge ce qui fait relation, unit, dévoile les différences, questionne les identités et l’altérité mais surtout rassemble et façonne nos interdépendances.

Questionner le corps mais aussi le mettre en mouvement, voilà le programme du Festival des Sciences et des Arts (Jeu de l’Oie) 2024. La programmation, toujours à la recherche de nouveaux formats pour partager la connaissance, émouvoir et rassembler, s’est construite d’abord sur la nécessité de mettre en scène les questions contemporaines liées au corps, sa perception, ses limites, ses désirs. Une telle thématique a permis de donner corps à l’ambition artistique du Festival, largement développée cette année, notamment autour du spectacle vivant.

Corps-à-corps : susciter des interrelations inattendues

De l’année précédente, le Festival a souhaité conserver l’heureux moment de partage que représentait le pique-nique gratuit, se voulant être désormais un moment fort du Festival, proposé à deux reprises, le 19 septembre à Aix-en-Provence sur le Campus Schuman, et le 20 septembre sur la place d’Armes du Mucem, concocté par les grandes Tables, offert avec le soutien de la Ville de Marseille. Qui dit Festival de rentrée dit également fête. Deux sont prévues, la première le 19 septembre à Aix-en-Provence, au 6MIC, sous forme de grand concert gratuit, pour tous les publics de l’Université, en particulier les étudiants, notamment les étudiants internationaux dont ce sera également la soirée d’accueil et de bienvenue. Cette soirée verra se produire, en plus des deux groupes issus du tremplin étudiant Classik (Hip-Hop) et Absurd Heroes (Rock) le célèbre artiste de musique électronique FEDER, aux multiples succès internationaux. Pour clôturer le Festival et célébrer l’ouverture de saison du Théâtre de La Criée, un grand bal populaire et intergénérationnel est organisé le 21 septembre en fin d’après-midi par la compagnie La CriAtura sur la grande scène du théâtre, suivi d’un DJ set dans le hall par le collectif marseillais qui monte, Twerkistan.

Corps-à-corps : comprendre et expérimenter

Lors du « before » à La Satis, en partenariat avec Arte Campus le 18 septembre, c’est à travers la projection du film « Nous, Princesse de Clèves » (2011), suivie d’une discussion avec son réalisateur Régis Sauder, que s’ouvrent le Festival et les premières réflexions sur le corps à travers le jeu, l’incarnation et les représentations. Une projection, en résonance avec celle du samedi 21 à La Criée, de « Ceux qui rougissent » de Julien Gaspar-Oliveri, prix de la meilleure série courte au Festival Série Mania 2024. Cette question des représentations sera d’ailleurs au cœur de nombreuses réflexions, de la table-ronde « Race, métissage et discriminations » avec Solène Brun, Delphine Peiretti-Courtis, Hélène Tigroudja et Jean-Luc Bonniol le jeudi 19 septembre au Théâtre Antoine Vitez, au lendemain au Mucem, avec la rencontre entre Adda Abdelli, créateur de la série Vestiaires, l’historien Stéphane Mourlane et l’artiste-peintre Susanne Strassman autour des représentations des handicaps dans le sport. Par représentations, il est aussi question d’expression, de démonstrations et d’expériences. Ce sera le cas le jeudi midi sur le Campus Schuman, avec : les représentations de danse du G.U.I.D du Ballet Preljocaj et de hip-hop freestyle par le CIACU, la pièce de théâtre en espace public « Jouir » de Juliette Hecquet sur la quête du plaisir féminin par la Compagnie Notre Insouciance, la masterclass du comédien, metteur en scène et directeur du Théâtre La Criée Robin Renucci intitulée « A corps dansant ! », où le public participera à des danses collectives du folklore corse tout comme les nombreux ateliers proposés le vendredi 20 septembre au Mucem : atelier photo, soin du visage, réalité virtuelle, atelier d’écriture, dessin et autres visites de l’exposition Paradis Naturistes.

Corps-à-corps : prendre soin de soi et des autres

Cette même journée du vendredi 20 septembre au Mucem est d’ailleurs placée sous le signe du “prendre soin” ou care à travers deux tables rondes. La première traitera des gestes de l’hospitalité dans une optique intégralement transdisciplinaire, croisant les expertises et pratiques d’une historienne (Isabelle Renaudet), d’un partenaire culturel (Cécile Dumoulin pour le Mucem), d’un établissement de santé (François Crémieux directeur de l’APHM), d’un porteur de projet (Sébastien Thiéry pour le PEROU – Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines), d’une ONG (SOS Méditerranée) et d’un spécialiste de l’innovation (Charlie Barla, directeur de la CISAM et Vice-Président AMU). La seconde, en partenariat avec l’Université d’été « Éthique et maladies neurologiques évolutives » – Édition 2024 abordera l’accompagnement dans la fin de vie, avec une réflexion éthique basée sur la relation entre patients, soignants et proches, et des intervenants du champ des études cinématographiques (Pascal Césaro), à la philosophie (Marie Gaille et Fabrice Gzil). Cette idée de relation et de soin sera notamment détaillée par la philosophe Marie-José Mondzain le 19 septembre à Aix-en-Provence autour de son dernier livre « Accueillir. Venu(e)s d’un ventre ou d’un pays » dans une proposition singulière de Louis Dieuzayde, maître de conférences en esthétique théâtrale, Vice-Président délégué aux arts et à la création d’Aix-Marseille Université, entre lecture performée et conférence. Le matin même, ce sera au 3 bis f centre d’arts contemporains, qu’il sera possible de mieux appréhender l’art comme enjeu d’hospitalité et méthode thérapeutique, avec la visite par la directrice Jasmine Lebert et la découverte du travail des artistes en résidence Élodie Rougeaux-Léaux et Balkis Moutashar.

Corps-à-corps : explorer les mondes de la création

Les corps contemporains sont de plus en plus soumis à la notion de performance. Mais, que se passe-t-il quand la polysémie de ce terme rencontre la création artistique ? Ce sera la question posée par François Féron (neuroscientifique) et Anna Guillo (artiste et professeure des universités en arts plastiques) à l’artiste et performeur Abraham Poincheval, qui a fait de son corps son atelier, le 21 septembre à La Criée. Toujours dans l’idée de proposer de nouvelles formes d’expression, Marie-Josée Ordener des grandes Tables et les équipes de Because U art proposeront une expérience sonore et culinaire autour du pilon, un récit chorégraphié pour porter la voix des femmes. Les étudiants de licence 3 de La SATIS ne seront pas en reste et présenteront le vendredi 20 septembre au Mucem leur mini-série intitulée SWAP, spécialement réalisée pour le Festival, qui met en scène un show télévisé où les participants peuvent changer de corps avec le sémillant présentateur, non sans regard critique. Depuis la précédente édition, le Festival s’associe au journal le 1Hebdo pour préparer et publier un numéro spécial en lien avec le thème. Cette année, la publication posera la question « Sommes-nous nos corps ? » et pour fêter les 10 ans du journal à Marseille, une forme live du numéro sera mise en scène au Mucem le vendredi 20 septembre, avec toute l’équipe du journal, pour des entretiens, des lectures et des dessins en direct, sous la houlette d’Eric Fottorino, le fondateur. 

Un Festival gratuit et ouvert à tous, créateur de passerelles entre science et société

Le Festival des Sciences et des Arts d’Aix-Marseille Université incarne un engagement fort en faveur de l’accessibilité à la culture et au savoir pour tous. Entièrement gratuit* et ouvert au public, cet événement permet à chacun, qu’il soit étudiant, professionnel, ou simplement curieux, de participer aux diverses activités proposées. En rendant la science et l’art accessibles au plus grand nombre à partir d’une thématique interdisciplinaire, en illustrant concrètement l’intérêt et la fécondité du dialogue entre disciplines et acteurs, entre scientifiques et artistes, entre académiques et intervenants du monde socio-économique et culturel, le Festival crée un espace ouvert où la découverte, l’échange et le partage de connaissances sont au cœur de l’expérience, renforçant ainsi le lien entre l’Université, les publics, nos espaces de vie et les enjeux sociétaux contemporains.

*Hormis le concert de FEDER du 19 septembre au 6MIC, gratuit pour la communauté AMU, 25 euros pour les autres publics.

Retrouvez l’ensemble des informations et les modalités d’inscription sur : https://festivaljeudeloie.univ-amu.fr/


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Flore Nonchez (13 septembre 2024). Le Festival des Sciences et des Arts (Jeu de l’Oie) 2024: Corps à corps. Crossdisciplines. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://crossdisciplines.hypotheses.org/1048


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