Retour de colloque : Quand la SF change le monde …
Interdisciplinaire par nature
Notre colloque festival intitulé « Quand la SF change le monde » qui s’est déroulé du 10 au 12 avril 2024 sur le Campus d’Aix-Marseille Université, a été un véritable succès ! Le projet porté par le collectif Esprit Futur en collaboration avec l’association Stella Incognita a mis en lumière les évocations et usages contemporains des utopies et dystopies dans l’imaginaire de science-fiction (littérature et cinéma), afin d’engager des discussions autour de la question suivante : l’imagination de l’avenir des possibles souhaitables et/ou redoutés, peut-elle être une force de transformation dans un monde en mutation accélérée ?
Pour répondre à cette question, l’interdisciplinarité n’est pas une coquetterie, ou un effet de mode, mais une nécessité intellectuelle de synthèse des perspectives des sciences humaines et au-delà. Nos intervenants venant des domaines de l’ergonomie, du droit, de la philosophie, des sciences politiques, des sciences de gestion, de la littérature, du cinéma, de la musicologie, des arts plastiques, de la chimie ou de l’astrophysique ont soutenu l’idée que la science-fiction est un outil d’expérience et d’exploration de notre évolution sociale, écologique et technologique, trouvant peu d’équivalents dans les autres genres artistiques. Les panels ont permis de stimuler les différentes approches et de favoriser un dialogue vivant entre le public et les chercheurs, démontrant l’importance de l’interdisciplinarité pour penser les défis contemporains (droits sociaux, robots et intelligence artificielle, crise écologique, missions spatiales, etc.).
Chaque journée a été ouverte par une conférence plénière ouvrant sur une dimension spécifique de cette question, à savoir, par les sciences politiques, par l’analyse de l’effet des récits apocalyptiques et par la position littéraire et historique des récits de dystopie. Devant le succès de l’appel à communication, nous avons non seulement adopté un format mixte avec visioconférence, mais également mis en place des interventions en simultanée, ce qui nous a permis d’explorer un large spectre de sujets et donner la parole aux jeunes chercheurs/chercheuses. À titre indicatif, le premier jour nous avons accueilli (en présentiel et en visio) près de 60 personnes, ce qui est plutôt agréable et dynamique pour un colloque académique !
Un espace de festival
Au-delà du colloque académique proposant la présentation de communications, la partie festival a contribué à solliciter la participation d’un public plus large. Ainsi, au cours des deux premiers jours du colloque, le public a eu l’occasion de discuter avec des auteurs/autrices de science-fiction (Laurent Genefort, Ketty Steward, Ugo Bellagamba, Jean Baret, Romain Lucazeau) et des chercheuses spécialisées dans cette littérature (Fleur Hopkins-Loféron et Marie Roussie) lors des tables rondes, leur propre point de vue et expérience. Le deuxième jour du colloque, la projection des deux films, le court-métrage The Best Option de Serge Goriely (sur le sujet de la régulation de notre vie intime et émotionnelle par l’intelligence artificielle) et le long-métrage d’animation Mars Express de Jérémie Périn (une proposition référencée de science-fiction parcourant avec subtilité les grandes thématiques du genre) ont été largement suivis.
Ces films présentés respectivement par Serge Goriely (réalisateur de The Best Option), et par Laurent Sarfati (co-scénariste du film pour Mars Express) accompagné par l’astrophysicien Franck Selsis, ont permis d’engager un dialogue avec un public passionné. La troisième et dernière journée du colloque a proposé dans sa partie festival, des ateliers participatifs consacrés aux relations entre la science-fiction et l’imaginaire (scientifique) spatial, l’un explorant le domaine de l’astrophysique (Samuel Boissier), l’autre celui de la littérature (Sylvie Requemora et Capucine Zgraja).
La Maison de la recherche et au-delà
Enfin, nous sommes convaincus que le succès de ce colloque n’aurait pu être atteint sans le soutien de cinq laboratoires d’Aix-Marseille Université, PSYCLE, CGGG, LERMA, CIELAM et LESA, ainsi que le soutien du CAER, marquant une nouvelle fois l’interdisciplinarité du projet. Au soutien de ces laboratoires s’ajoute celui de l’InCIAM (Institut Créativité et Innovations d’Aix Marseille), du Fonds D’Intervention Régional Colloque de la faculté ALLSH, et de la Mission Interdisciplinarité(s) d’Aix-Marseille Université. Enfin, nous tenons à remercier les Cinémas Aixois pour leur partenariat.
Crédits photographiques de “l’image à la une”: Cynthia Lopez-Bagousse
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Thomas Arciszewski (19 juillet 2024). Retour de colloque : Quand la SF change le monde … L’interdisciplinarité dans les sciences. Consulté le 12 septembre 2024 à l’adresse https://crossdisciplines.hypotheses.org/911
